Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(12)

sarcasmes ou la pitié. L’on n’ignore pas qu’elles continuent de perdre les premières années de leur vie à se donner une teinture de connoissances, un vernis agréable, mais léger. Pendant ce tems, la force du corps et celle du caractère, se trouvent sacrifiées aux notions peu chastes, libertines même, tranchons le mot, que les hommes ont prises de la beautés, elles-mêmes les immolent au désir d’un établissement ; — car la seule voie, pour les Femmes de s’élever, dans le monde, c’est le mariage, et ce violent désir, étouffant toutes leurs idées morales pour n’en laisser subsister que de basses, à peine sont elles mariées, qu’elles se conduisent comme des enfans. Elles s’habillent, mettent du blanc, du rouge, et on nomme ces poupées le plus bel ouvrage’du créateur. — Ces êtres foibles et dégradés ne sont bons, suivant moi, qu’à figurer dans un harem ! — je le demande en bonne foi, de pareilles Femmes sont elles en état de gouverner une famille, ou de prendre soin des pau-