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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/369

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dans la folie, dans le vice[1] ; et quand la raison s’éveille, elle est accablée d’un souvenir terrible. L’abandon, le désespoir écartent toute consolation ; celui qui devoit l’éclairer et protéger sa foiblesse, l’a trahie : dans le rêve de la passion, elle s’est égarée dans un paysage enchanteur ; ses pas irréfléchis la portent sur un précipice dont son guide devroit la détourner, et dans lequel il l’entraîne ; sortie de ce délire, elle ne voit qu’un monde sévère et mocqueur ; la voilà seule dans l’univers, car celui qui a triomphé de sa foiblesse cherche à présent de nouvelles conquêtes. Comment sortiroit-elle de cette condition déplorable ? Quelle ressource trouvera-t-elle dans un esprit affoibli pour relever son cœur abattu ?

Mais si les sexes sont effectivement destinés à se combattre ; si c’est un arrangement de la nature, que les hommes agissent noblement ; qu’ils apprennent de leur orgueil que la victoire est moindre

  1. En voltigeant au tour de la lumière, le malheureux papillon brûle ses aîles.