Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(14)

sonnables me pardonneront d’essayer de persuader à mon sexe de devenir plus mâle et plus respectable.

Dans le fait, ce mot mâle, dont on s’épouvante, n’est qu’un fantôme ; rassurez-vous ! les Femmes n’acquèreront jamais trop de courage et de bravoure ; leur infériorité apparente, relativement à la force corporelle, les tiendra toujours jusqu’à un certain point dans la dépendance des hommes, dans les différens rapports de la vie ; mais pourquoi l’augmenter par des préjugés qui donnent un sexe à la vertu, et confondent des vérités simples avec des rêveries sensuelles ?

En effet, les Femmes sont si dégradées par les fausses notions de leur excellence, que je ne crois pas avancer un paradoxe, en assurant que cette foiblesse artificielle produit d’un côté un penchant à tyrannie, et de l’autre, donne naissance à la ruse, l’antagoniste naturel de la force ; ce qui engage les Femmes à prendre ces méprisables airs enfantins, par lesquels,