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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/391

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braver le jugement public ; mais la Femme, en bienfaisant, n’a fait que la moitié de sa tâche, et ce que l’on pensé d’elle, ne lui importe pas moins que ce qu’elle est en effet. Il suit de-là que le système de son éducation doit être à cet égard contraire à celui de la nôtre : l’opinion est le tombeau de la vertu parmi les hommes, et son trône parmi les Femmes ». C’est-à-dire, ou toutes les règles de la logique sont fausses, que la vertu qui repose sur l’opinion est purement humaine, et qu’elle est celle d’un être à qui le Ciel a refusé la raison.

Ce prix que l’on attache à la réputation, abstraction faite de ce qu’elle est une des récompenses naturelles de la vertu, est venu d’une cause dont j’ai déjà gémi, la regardant comme celle qui a le plus dépravé les Femmes ; je veux dire l’impossibilité de regagner l’estime publique, par un retour sincère à la vertu, estime que les hommes conservent d’ordinaire, même pendant le tems qu’ils se livrent au vice. Il étoit donc naturel aux Femmes de tâcher de conserver, à quelque prix que ce fût, ce qui une fois perdu — l’é-