Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/409

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(365)

peut-être l’homme qui se pare ainsi d’une fausse sensibilité, a-t-il contribué, par ses amours vulgivagues, à produire une stérilité plus destructive, et une dépravation de mœurs plus contagieuse. Sûrement la nature n’a jamais voulu que les Femmes, en satisfaisant un appétit physique, frustrassent précisément le but pour lequel elle le leur a donné.

J’ai observé précédemment que les hommes doivent nourrir les Femmes qu’ils ont séduites ; ce seroit un des moyens de réformer les mœurs des Femmes, et d’arrêter un abus également funeste à la population et à la morale. Un autre moyen, aussi convenable, consisteroit à tourner l’attention des Femmes vers la vertu réelle de chasteté ; car celle qui sourit au libertin, multipliant les victimes de ses passions sans frein et de leur propre folie, a bien peu de droit au respect, sur-tout à celui qu’on paye à la modestie, quand même elle seroit d’une réputation sans tache.

Je dirai plus, elle a une teinte de la même folie, quelque pure qu’elle s’estime elle-même, celle qui se pare soigneuse-