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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/443

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enfans, ou elle leur fait du tort par une indulgence mal-vue ; en outre, la tendresse de quelques Femmes est souvent purement animale, comme je l’ai nommée plus haut ; car elle étouffe jusqu’à la moindre étincelle d’humanité. Ces Femmes sacrifient la justice, la vérité, tout en un mot ; et elles violent les devoirs les plus sacrés pour l’intérêt de leurs enfans, oubliant les liens de fraternité qui unissent toute la grande famille sur la terre. Cependant, la raison semble dire que ceux qui souffrent qu’un devoir ou un amour exclue tous les autres, n’ont pas un cœur assez grand, une tête assez étendue, pour remplir en conscience même celui-là seul. Il perd alors l’air respectable d’un devoir, pour révêtir la forme bizarre d’un caprice.

Le soin des enfans dans leur bas âge, étant un des grands devoirs annexés par la nature au caractère des Femmes, fourniroit, pour peu qu’on l’envisageât sous son vrai jour, de puissantes raisons de fortifier l’intelligence de mon sexe.

La formation de l’ame doit commencer de bonne-heure, et celle de l’humeur exige en particulier l’attention la plus judicieuse ;