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C’est une épreuve qui ne peut leur faire tort ; car il n’est pas au pouvoir des hommes de les rendre plus insignifiantes qu’elles ne le sont à présent.

Pour rendre cet essai praticable, le gouvernement devroit établir, pour chaque âge, des écoles d’externes où les garçons et les filles seroient élevés ensemble. L’école pour les plus jeunes enfans, depuis cinq ans jusqu’à neuf, devroit être absolument libre et ouverte à toutes les classes de citoyens[1] Un nombre suffisant de maîtres, seroit choisi dans chaque paroisse, par un comité choisi auquel seroient rapportées toutes les plaintes de négligence, etc. si elles étoient signées par les parens de six enfans.

Alors des sous-maîtres deviendroient inutiles ; car, selon moi, l’expérience prouvera toujours que cette sorte d’autorité subordonnée est particulièrement funeste aux mœurs de la jeunesse. En effet, est-

  1. Note de l’auteur. En traitant cette partie, j’ai emprunté quelques idées d’un écrit intéressant du ci-devant évêque d’Autun, sur l’éducation publique.