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munauté à celle de quelques fractions, quoique les devoirs privés des membres de la société doivent être bien imparfaitement remplis, lorsqu’ils ne correspondent pas avec le bien général. La grande affaire des Femmes est de plaire, et comme l’oppression politique et civile les empêche d’entrer dans les plus grands intérêts, des sentimens deviennent pour elles des événemens, et la réflexion approfondit ce qu’elle devroit et ce qu’elle sauroit effacer, si l’on eût permis à l’esprit de prendre un plus grand essor.

Mais, bornées à des occupations futiles, elles prennent naturellement les opinions que peut inspirer une sorte de lecture dont le but est d’intéresser un esprit innocent et frivole. Incapables de saisir rien de grand, est-il surprenant qu’elles trouvent la lecture de l’histoire, une tâche si aride, et les recherches qui sont purement du ressort de l’esprit, d’un ennui insupportable et presque inintelligible ? C’est ainsi que pour leur amusement elles dépendent de ces insipides écrivains de nouvelles. Cependant, quand je m’élève contre les romans, j’entends ceux qui contrastent avec