Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(15)

glise ou l’état sont en danger, si l’on n’a pas une foi implicite pour la sagesse de l’antiquité ? Aussi traite-t-on d’athées et d’ennemis du genre-humain, ceux qui, profondément touchés de ses malheurs, osent attaquer une autorité purement humaine. Ce sont-là des calomnies bien atroces ; eh ! bien, elles ont été versées à grands flots sur (le docteur Price) un des meilleurs des hommes, dont les cendres prêchent encore la paix, et au souvenir duquel on doit s’arrêter respectueusement en silence, toutes les fois qu’on traite des sujets autrefois si chers à son cœur. —

Après m’être rendue criminelle de lèse-majesté royale, probablement je n’étonnerai guères, en ajoutant que toute profession qui tire son existence d’une grande subordination, qui s’incline humblement devant des titres, est démontrée pour moi, tout à fait contraire à la saine morale.

Une armée sur le pied de guerre, par exemple, est incompatible avec la liberté du moins pour les individus qui la composent, parce que la subordination et la rigueur sont les nerfs de la discipline militaire, et qu’il faut du despotisme pour mettre de