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susceptible de culture, et qu’il doit acquérir des connoissances, ou qu’autrement il est impossible qu’elles deviennent jamais de bonnes mères. Beaucoup d’hommes qui apportent beaucoup de soin à l’éducation de leurs chevaux, et veillent même sur les détails de l’écurie, par un étrange défaut de jugement et de sensibilité, se croiroient avilis en s’occupant le moins du monde de leurs enfans en bas âge, et cependant, combien d’enfans sont absolument assassinés par l’ignorance des Femmes ! Lors même qu’ils ont le bonheur d’échapper, et qu’ils ne périssent ni par une négligence déplacée, ni par une aveugle tendresse, combien peu sont soignés comme ils devroient l’être par rapport à l’ame. Ainsi, pour plier le caractère qu’on a laissé devenir vicieux dans la maison paternelle, on envoye un enfant à l’école, et la méthode qu’on y employe, méthode nécessaire pour tenir plusieurs enfans ensemble, répand les germes de presque tous les vices dans un terrain déjà préparé.

J’ai quelquefois comparé les efforts de ces pauvres enfans qui n’auroient jamais