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étant regardée comme la source de ces affections aimantes qui tirent l’homme de l’état de la brute, le commerce corrupteur que l’or, l’oisiveté, la sottise établit entre les deux sexes, est plus généralement funeste à la morale, que tous les autres vices de l’humanité réunis. Les devoirs les plus sacrés sont sacrifiés à l’adultère, parce que les gommes, par des liaisons intimes avec toutes sortes de Femmes, s’accoutument à regarder l’amour comme une satisfaction personnelle, et à le séparer non-seulement de l’estime, mais même de l’affection fondée sur l’habitude qui y mêle un peu d’humanité. La justice et l’amitié y sont également offensées, et tout est altéré, jusqu’à cette pureté de goût dont l’effet naturel seroit de conduire l’homme à préférer les témoignages innocens de l’amour à des airs affectés ; mais cette noble simplicité qui ose paroître sans ornemens, a peu d’attraits pour le libertin, quoique ce soit le charme qui, en resserrant le lien conjugal, assure aux gages d’une passion plus brûlante l’affection de leurs parens ; car l’éducation ne peut être bonne, si l’amitié n’unit pas ceux qui leur ont