Je crois fermement que c’est de la tyrannie de l’homme que provient le plus grand nombre des sottises des Femmes, et la ruse qui, je l’avoue, fait à présent une partie de leur caractère ; je me suis efforcée de prouver à plusieurs reprises qu’elle étoit l’effet de l’oppression.
Par exemple, les non-conformistes ne sont-ils pas une classe qu’on a grande raison de regarder comme rusée ? Ce fait ne peut-il pas me servir de preuve, que lorsqu’un autre pouvoir que la raison courbe l’esprit humain fait pour la liberté, il le force à la dissimulation, et que l’effet naturel est de lui faire déployer toutes les ressources de l’art ? Cette grande attention au décorum, et tout ce fracas puéril pour des bagatelles et des solemnités que la caricature de Butler[1] rappelle à notre imagination, tous ces usages auxquels ils attachent tant d’importance, ont renfermé leur corps aussi bien que leur esprit dans le moule de leur première petitesse. Je parle
- ↑ Note du traducteur. L’auteur parle ici du fameux poëme d’Hudioras.