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dent ses vices contraires à la nature, un instrument de tyrannie.

C’est cette funeste pourpre qui rend les progrès de la civilisation un malheur, et enchaîne l’intelligence au point de faire douter aux hommes sensibles si le développement de nos facultés morales ne produit pas une plus grande somme de mal que de bien. Mais la nature du poison indique son antidote, et si Rousseau eut fait un pas de plus dans ses recherches, ou que son œil eut pu percer l’atmosphère nébuleux de la cour qu’il dédaignoit, son ame active se seroit élancée jusqu’aux régions du vrai, et là il auroit vu la perfection de l’homme dans l’établissement de la véritable civilisation, au lieu de rétrogader comme il l’a fait dans les ténèbres de la barbarie qu’il nous vante.


CHAPITRE II.

L’opinion reçue d’un caractère sexuel, discutée.

On a produit une foule de raisonnemens ingénieux pour prouver, en rendant compte