Page:Masoin - Nadine, 1914.djvu/114

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L’envahit tout entière. Alors, des mains amies
L’ont prise doucement, des voix l’ont raffermie
Tandis qu’on la conduit sous un toit étranger.

Là, elle cherche en vain un sommeil mensonger
Pour y boire l’oubli. Elle voit autour d’elle
Les flammes danser et jaillir les étincelles.
À leur lueur s’éclaire un visage meurtri,
Aux regards douloureux et les traits amaigris,
C’est Pierre ! C’est l’aimé ! De quelle rive lointaine
Vient-il dans cette nuit comme une image vaine
Des morts que nos sommeils voient en rêve passer
Avec l’amer regret des bonheurs effacés ?