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CHANT I

LE RETOUR À LA CHAUMIÈRE


L’automne est revenu. Le casque des nuages
S’enfonce sur le front des monts et des villages
Et le vent galopant, en gigantesques bonds
À la charge conduit ses coursiers furibonds.
Les toits claquent de peur et les robustes chênes
Agitent leurs bras tors avec un bruit de chaînes.
Tout plie et tout frémit. La pluie à larges flots
Au tumulte des vents mêle ses lourds sanglots
Qui tombent sur le cœur de la terre ardennaise.
Et, là-bas, se cachant à l’ombre des mélèzes,
Les petites maisons, comme de jeunes sœurs,
L’une tout contre l’autre ont serré leur bonheur
Et la braise plus vive éclaire plus joyeuse
L’âtre où se pelotonne une chatte frileuse



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