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CHANT VI

DÉTRESSE DE NADINE


Depuis l’atroce jour où Nadine revint
Comme un oiseau blessé, sans espoir, du moulin,
Et où elle avait vu peser son sacrifice
Au poids d’un sac d’argent, ses yeux de leur calice
En pleurs avaient coulé et deux sillons creusaient
Son visage ainsi qu’en tombant la pluie usait
La pierre du chéneau adossé à l’église.
Ses yeux clairs avaient pris la teinte pâle et grise
Des crépuscules d’ombre. Il semblait que son front
Sur des blancheurs de marbre ourlait des liserons.

Et, lents, passaient les jours, en sa maison recluse,
Retenus l’un à l’autre ainsi que les écluses



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