Page:Maspero - L’Égyptologie, 1915.djvu/22

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sur la nature des mythes et des dieux égyptiens, qui prévalent depuis ce temps dans l’École. Ajoutons, pour être complet, quelques ouvrages de vulgarisation qui firent plus que beaucoup de mémoires scientifiques pour répandre le goût des choses du Nil dans le grand public : les Moines égyptiens d’Amélineau (1889), ainsi que les Lectures historiques de Maspero (1888) et que ses catalogues. Déjà en 1883, il avait essayé de faire, du Guide du visiteur au Musée de Boulaq, un véritable manuel d’archéologie établi sur une collection ; son Catalogue du Musée égyptien de Marseille (1889) est construit sur le même plan, bien qu’avec des proportions plus restreintes.

En Égypte, l’alliance étroite du Service des antiquités, sous M. Grébaut, et de la Mission du Caire, dirigée par M. Bouriant sous l’inspiration de M. Maspero, fut d’abord des plus heureuses. M. Bouriant, qui s’enfermait dans l’accomplissement de son devoir scientifique, publia au Journal asiatique, au Recueil de Travaux, aux Mémoires de la Mission, ses moissons de documents inédits et ses découvertes perpétuelles, Notice des monuments coptes du Musée de Boulaq, les Canons apostoliques de Clément de Rome, la Stèle 5576 du Musée de Boulaq et l’Inscription de Rosette, Notes de Voyage, Fragments de la version copte du Roman d’Alexandre, Actes du Concile d’Éphèse, l’Éloge de l’Apa Victor fils de Romanos, Fragments du texte grec du Livre d’Énoch et de quelques écrits attribués à saint Pierre. De son côté, M. Grébaut surveillait de près l’administration du Service des Antiquités, et poussant activement les fouilles, il continuait le déblaiement du temple de Louxor, engageait à fond celui de Médinet-abou, découvrait dans la seconde cachette de Deir-el-Bahari plus d’une centaine de momies appartenant à la famille souveraine des grands-prêtres d’Amon et à ses descendants, enfin il opérait heureusement, en 1890-1891, le transfert du Musée égyptien, de l’édifice étriqué de Boulaq au palais grandiose de Gizéh ; mais le parti qu’il crut bon de prendre dans la politique égyptienne motiva son retour en France, au cours de l’année 1892.