Page:Maspero - L’Égyptologie, 1915.djvu/24

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des grandes Pyramides. Presque simultanément M. Amélineau, creusant le sable dans les nécropoles d’Abydos, y découvrait dans la région d’Omm-el-Gaab, la mère des pots, les hypogées des rois de la Ire, de la IIe et de la IIIe dynasties (1895). Cinq années durant, de 1895 à 1899, M. Amélineau exploita le site d’Abydos, aux frais d’une association d’amateurs français. Ces fouilles, les plus fécondes qu’il y eût en résultats nouveaux, furent publiées : par M. de Morgan, dans son ouvrage en deux volumes, Recherches sur les origines de l’Égypte, t. I l’Age de la pierre et des métaux, t. II Ethnographie préhistorique et le tombeau royal de Négadah ; par M. Amélineau, malheureusement avec un esprit critique insuffisant, dans une foule de rapports, de brochures ou de livres, qui se succédèrent de 1895 à 1910, les Fouilles d’Abydos, campagne de 1895-1896, les nouvelles Fouilles d’Abydos (1896-1897), les nouvelles Fouilles d’Abydos (1897-1898), et trois volumes in-4o sur les nouvelles Fouilles d’Abydos, et le Tombeau d’Osiris, monographie de la découverte faite à Abydos, en 1897-1898.

La mission française avait pris une part importante aux travaux de M. de Morgan, mais employée par lui à des tâches secondaires, elle n’en tira pas de renom. M. Maspero en effet, forcé de surveiller les études qu’il avait entreprises pour son propre compte, avait renoncé à s’occuper d’elle pour le moment. C’étaient d’un côté son Histoire des peuples de l’Orient classique dont il avait donné une forme abrégée vingt ans auparavant et qui parut en livraisons de 1892 à 1900, de l’autre ce qu’il appela la Bibliothèque égyptologique. Il avait remarqué, au cours d’une carrière déjà longue, que la plupart des œuvres écrites par les maîtres de l’Égyptologie, depuis Champollion, étaient comme perdues dans des livres tirés à petit nombre d’exemplaires, ou dans des revues et des journaux disparus depuis longtemps : il résolut donc d’aller les rechercher où elles étaient et de les réunir dans une collection accessible à tous. C’était rendre service aux jeunes, qui ne se trouveraient plus exposés à présenter comme neuves des idées déjà vieilles, et aux anciens, dont on pouvait ainsi saisir aisément