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6 — LA SCIENCE FRANÇAISE


Elle se composait des hommes élevés à l’école d’Emmanuel de Rougé, Jacques de Rougé son fils, Paul Pierret, Paul Guieysse, Eugène Lefébure, et bientôt du groupe qui se rassembla autour de Gaston Maspero. J. de Rougé, qui se voua à la publication des œuvres laissées malheureusement inachevées par son père, renonça de bonne heure à l’étude, après y avoir débuté brillamment par un mémoire sur les textes géographiques du temple d’Edfou, dont un livre sur les nomes de la Basse-Égypte compléta plus tard les données. Pierret, longtemps conservateur du Musée égyptien du Louvre, travailleur consciencieux mais lent et rare dans son activité, compila un petit Dictionnaire d’Archéologie (1875) et un Vocabulaire Hiéroglyphique (1871-1875), qui ont rendu pendant longtemps des services réels aux étudiants ; de préférence, il oscilla sa vie durant entre la mythologie et la traduction avec commentaires des Inscriptions de son Musée, publiant d’une part la première traduction française du Livre des Morts (achevée en 1882), d’une stèle éthiopienne inédite et de divers manuscrits religieux (1873), de l’autre, ses deux Recueils d’Inscriptions inédites du Musée égyptien du Louvre (1874-1878). Lefébure, esprit mystique et entraîné toute sa vie du côté du spiritisme ou de l’occultisme, a posé et résolu en partie les problèmes divers que soulèvent les religions égyptiennes. Ses Mémoires sur les Hymnes au Soleil composant le XVe Chapitre du Rituel funéraire (1868) et sur le Mythe Osirien : les yeux d’Horus (1874), Osiris (1875), sont encore pénétrés des idées de Max Müller sur la formation des mythes, mais l’étude des croyances sauvages et des superstitions populaires le ramena promptement à des doctrines plus saines, qu’il exposa dans une multitude d’articles dispersés à travers une demi-douzaine de revues différentes, les Mélanges d’Archéologie (1871-1878), le Recueil de travaux, les Transactions et les Proceedings de la société d’Archéologie biblique de Londres, la Zeitschrift für Aegyptische Sprache de Berlin, le Bulletin de l’Institut égyptien, les Annales du Musée Guimet, et surtout le Sphinx d’Upsala en Suède. Successivement maître de conférences à la Faculté