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à vau-le-nordet

nous informera, sans qu’on songe à s’en scandaliser, que le « surmenage a débilité l’orangisme naguère robuste de l’Honorable Ministre ».

Comme on le voit, cette folle ne respecte rien et, comme elle parle toutes les langues, ses incartades sont légions : primo bibere ; she gave her husband a dressing-down for a Xmas gift, etc. Elle ose même s’attaquer à la poésie :



..........sitôt que de ce jour.——————————
La trempette sucrée annonçait le retour.——————————


La coquille, c’est compris, se complaît dans les journaux ; elle y est comme chez soi. Elle sévit surtout — c’est encore fatal — dans les quotidiens où la composition se fait à la vapeur… ou à l’électricité. Et peut-être le correcteur d’épreuves est-il, lui, de bonne composition envers ces peccadilles de prote.

J’en ai noté quelques-unes au fil de mes lectures, mais si je m’étais astreint à les enregistrer toutes, un gros in-folio n’y eût pas suffi.

C’est L’Événement qui, rapportant la statistique vitale d’une paroisse de la Côte de Beaupré, donne 48 naissances et 37 sépultures dont 15 enfants et 22 adultères ! C’est Le Soleil qui vante la veuve intarissable d’un orateur ! C’est L’Action Catholique qui parle du chant Vire la Canadienne !

Aux élections de 1911, Laurier s’était désigné lui-même comme le « vieux coq ». Le mot avait