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à vau-le-nordet

en style macaronique, rendit jugement accordant au demandeur le plein montant de sa réclamation, avec dépens.

Mes Peabody & Nutter en restèrent baba. Mais ils ne s’inquiétèrent pas outre mesure, attendu que le demandeur était solvable et que, au bout du compte, leur moisson serait plus abondante. Il va sans dire qu’ils portèrent la cause devant la Cour de Révision.

Dans l’automne de la même année, octobre ou novembre, je ne me rappelle plus au juste, la Cour de Révision (Bonneau, Labbé et Saint-Onge, JJ.) confirmait le jugement de première instance.

Renversant ! songèrent les avocats de Cher.-Amé. Ils trouvaient que la plaisanterie se corsait. Toutefois, ils voulurent épuiser les recours judiciaires avant de s’adresser à la Chancellerie, et ils interjetèrent appel devant la Cour du Banc de la Reine qui jugeait en dernier ressort, l’affaire n’étant pas justiciable de la Cour Suprême.

Cette fois encore, les parties convinrent de soumettre le litige à la considération du tribunal sans plaidoiries ni factums. Comme on sait, cette cour se composait alors de cinq juges dont trois de Montréal, les honorables juges Leduc, Bérubé et O’Leary, et deux de Kébec, les honorables juges Bilodeau et Gignac.

Finalement, à la session d’avril 1895 de la Cour du Banc de la Reine, la défenderesse avait gain