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considérations toponymiques

porter l’onneyouth ou le micmac ? Pour ma part et si je m’en rapporte au… sentiment d’un grand nombre, je suis persuadé que si Cambronne revenait sur terre et qu’il vînt visiter Trois-Rivières, il n’hésiterait pas, sous les suggestifs effluves de sulphite, à changer son mot historique pour s’écrier : Wayagamack !

Mais parlons français. Il y a, dans l’Isle d’Orléans, une paroisse sous le vocable de la Sainte-Famille et que les gens du peuple désignent parfois tout court La Famille. Un jour, étant de passage à Kébec, je m’étais rendu à Sainte-Pétronille ou Beaulieu, à la pointe ouest de l’île où avait sa résidence d’été un mien ami qui, depuis longtemps, m’invitait à aller pêcher le bar à l’extrémité est, au large de la Pointe d’Argentenay. Je me présente chez lui où la bonne m’informa que monsieur était parti pour La Famille. Je restai tout baba ; je n’en revenais pas… Heureusement qu’il en revint, lui, de La Famille et j’eus alors l’explication de sa petite promenade pas le moins du monde contre nature !

Le folklore bas-laurentien a doté cette partie de la province de noms tout pleins de pittoresque et d’originalité : Les Rasades, l’Anse-au-Griffon, la Brèche-à-Manon (!), les Pots-à-l’Eau-de-Vie, les Éboulements, etc. Cette particularité est moins marquée à l’ouest de la province où l’influence française a pénétré plus tard et n’a guère eu le