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le parlement
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jamais été candidat. Si la fortune avait voulu que vous fussiez « né à Québec », sans doute eussiez-vous compris la grandeur du Parlement à cette tirade cornélienne de l’honorable Exubert Maderleau, l’éloquent ministre du Placotage, lorsque, la main posée en travers de son plastron, il s’écriait : « C’est sur le rocher du vieux Kébec, c’est au Parlement qu’arde dans toute son intensité le feu sacré du patriotisme qui embrase l’âme de nos chefs, que flamboie dans tout son éclat la torche qui éclaire notre marche vers nos destinées ethniques. Le Parlement, c’est le théâtre où se déroule notre grand drame historique. C’est l’arène où de valeureux gladiateurs livrent le bon combat pour nos institutions, notre langue et nos lois. Le parlement, c’est le boulevard de nos libertés. Le parlement, c’est le gynécée fécond où s’opère la gestation de notre droit civil, où s’enfante l’avenir de notre peuple !… »

Ah ! l’inoubliable ovation qui accueillit, dans la galerie de la Chambre d’Assemblée, cette envolée grandiloquente, cette péroraison gynécologique ! L’auditoire électrisé trépignait d’enthousiasme, menaçant de faire crouler les murs de l’enceinte.

Moi qui vous parle, moi qui assistai naguère à quelques séances où l’on discutait le bill des Montreal Tramways, j’ai senti au tréfonds de mon être l’auguste mission que remplit le Parlement