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Page:Massé - Massé… doine, 1930.djvu/52

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massé… doine
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Le temps de lamper quelques rasades de whisky et voilà nos deux gaillards partis en reconnaissance, armés de solides gourdins et apportant un des falots de la plate-forme.

Il devient nécessaire, pour l’intelligence du récit, de donner ici des détails additionnels sur la topographie des lieux où se déroulent les événements relatés.

Une avenue large de quatre à cinq pieds conduisait du chemin du roi à la décharge du lac où il y avait une chaussée. À cet endroit, l’avenue en question bifurquait comme un Y en deux sentiers, l’un conduisant à la plate-forme, au sud-ouest, et l’autre au rocher, au nord-ouest. Ce rocher surplombait le lac de quelques pieds et constituait une position stratégique idéale pour la pêche à la ligne. Ce détail explique sans doute l’existence du sentier.

On pouvait donc facilement, bien que les abords du lac fussent fort boisés à cette époque, se rendre d’un endroit à l’autre en suivant l’itinéraire représenté par les deux branches de cet Y, la distance n’étant d’ailleurs que de quelque cent pas. Aussi, nos deux gars eurent tôt fait de s’y rendre.

En débouchant sur le rocher qui donnait un espace découvert d’une vingtaine de pieds carrés, Labonté laissa échapper de surprise le gourdin qu’il tenait à la main. À la lueur du falot, il venait de reconnaître la robe d’indienne à carreaux bleus et blancs d’Antoinette Croteau. En effet, c’était bien elle. Étendue sur la mousse du rocher, les vêtements en désordre, la pauvrette ne donnait pas signe de vie.

Comment expliquer sa présence dans cet endroit et dans cet état ? Mystère !… Et pourtant, en y pensant bien, une solution, assez plausible s’offrait à l’esprit des deux jeunes gens. Doucet se rappelait maintenant avoir vu Toinette et son séduisant partenaire quitter l’enceinte de la danse vers les onze heures. Il n’avait pas alors prêté autrement attention à la chose, croyant qu’ils allaient au buffet. Au surplus, l’effroi