que lui revenait en mémoire la première représentation du Barbier de Séville au Théâtre Argentina, à laquelle il avait assisté dans sa jeunesse. Il faisait du jeune Rossini, la vivacité et le charme mêmes, un portrait des plus intéressants. Avoir écrit le Barbier de Séville et Guillaume Tell est, en vérité, l’éclatant témoignage de l’esprit en personne et aussi de l’âme la plus puissante !
J’avais profité de mon séjour à Rome pour revoir ma chère Villa Médicis. Il m’amusait d’y reparaître en auteur… comment dirai-je ? Ma foi, tant pis, mettons : acclamé !
J’habitais l’hôtel de Rome, en face de San Carlo, dans le Corso.
Le lendemain de la première, on m’apporta le matin, dans ma chambre — j’étais à peine éveillé, car on était rentré très tard — un billet portant ces mots :
« Prévenez-moi quand vous descendrez dans un hôtel, car je n’ai pas dormi de la nuit, tant on vous a sérénadé, festoyé ! Quel vacarme ! Mais je suis bien content pour vous I
« Votre vieil ami,
Du Locle ! Comment, lui ? Il était là, lui qui fut mon directeur au moment de Don César de Bazan !
Je courus l’embrasser.
La matinée du 21 mars eut pour moi des heures d’enchantement magique et du plus captivant attrait ; aussi comptent-elles parmi les meilleures dans mes souvenirs.
J’avais obtenu une audience du pape Léon XIII,