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Lorsque le manuscrit de M. Dollier nous parvint, Jacques Viger se chargea de l’annoter et il crut devoir enregistrer une protestation discrète basée sur le seul fait qu’il avait vu, en 1847, l’inventaire des biens du héros où son nom était écrit Adam Dollard.

Évidemment, M. Viger ignorait que la signature de Dollard fut conservée, puisque, quelques pages plus loin, il prend la peine de dire au sujet de certains Montréalais : « Écrivons Le Ber, Le Moyne et Migeon de Branssat, car c’est ainsi que ces dignes chrétiens signaient ».

Par ailleurs, le manuscrit de M. de Casson et les annotations de M. Viger, bien qu’étant connus des historiens, ne furent imprimés qu’en 1868, soit dix ans après la mort de M. Viger.

L’abbé Ferland, dans son Cours d’histoire qui parut en 1861, conserva Daulac (I, 455) se réservant le privilège de lancer, dans une note, une nouvelle déformation : « Il est nommé Dolard dans les Relations, Daulard dans quelques actes publics[1] ; il semble que c’était là son véritable nom, puisqu’il le prend dans le testament qu’il fit avant son départ. »

L’abbé Ferland est le seul auteur qui affirme que Dollard fit un testament. N’a-t-il pas donné, à quelques textes, une portée plus grande qu’ils ne comportent ?[2]

Quoiqu’il en soit, en admettant (sous réserve) ce document que personne n’a vu depuis, peut-on imaginer que Dollard, pour une fois, et sur une pièce d’une telle importance, eût signé autrement qu’il signait d’habitude ?

  1. Les actes publics connus aujourd’hui, et nous croyons qu’il y en a plus qu’on n’en connaissait en 1860, contiennent tous Dollard ou Dolard, à l’exception de l’acte de décès. D’ailleurs, l’abbé Laverdière, contemporain de l’abbé Ferland, continuateur de son œuvre et historien tout aussi consciencieux et érudit, n’a pas répété cette déformation ; il écrit Dollard.
  2. Nous analysons dans la seconde partie, ce qu’ont dit du testament de ces braves, les historiens de Casson, Faillon, Tanguay, Rousseau et autres.