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106 RKVUE d’histoire LITTÉKAIRE DE LA FRANCE.

Autrement’ il serait impossible de distinguer 2 le souvenir de la sensa- tion^ d’avec la sensation. Aussi l’auteur se sauve-t-il par un a peu près. Mais une situation d’organes qui n’est qu’à peu près la même, ne doit pas produire exactement le même effet ^ ».

P. 7. Helvetius : « il est donc évident que se ressouvenir, c’est sentir ^= w.

Rousseau : « =}= il y a celte différence que la mémoire produit une^ sensation semblable, et non pas le sentiment, et cette autre différence encore que la cause n’est pas la même ».

P. 7. Helvetius : « Or cette capacité [d’appercevoir les ressemblances ou les différences] n’est que la sensibilité physique même* ».

Rousseau : «* Voici qui est plaisant! après avoir légèrement affirmé qu’appercevoir et comparer sont la m(ême) chose, l’auteur conclud en grand appareil que juger, c’est sentir. La conclusion me paroit claire, mais c’est de l’antécédent qu’il s’agit ».

P. 8. Helvetius : « ces objets [que nous présente la nature] ont des rapports cnlr’eux; la connoissance de ces rapports forme ce qu’on appelle l’Esprit -+- ».

Rousseau : « + l’aptitude plus ou moins grande * à les connoitre est ce qui fait le plus ou le moins d’esprit ».

« P. 9. Helvetius : « Or, comme le jugement n’est que cette apperce- vance elle-même [des ressemblances et des différences], ou du moins que le prononcé de cette appercevance, il s’ensuit que toutes les opé- rations de l’esprit se réduisent à juger -f-».

Rousseau : « -+- appercevoir les objets c’est sentir; appercevoir les rapports c’est juger ».

P. 9. Helvetius : «je puis dire également, Je juge ou je sens que de deux objets, l’un que j’appelle toise, fait sur moi une impression diffé- rente de celui que j’appelle pied; que la couleur que je nomme rouge agit sur mes yeux différemment de celle que je nomme jaune -\- ».

Rousseau : « h- il y a ici un sophisme très subtil et très important à remarquer. Autre chose est sentir une différence entre une toise et un pied ; et autre chose mesurer cette différence ’’, dans la première opéra- tion l’esprit est purement passif, mais dans l’autre il est actif. Celui qui a plus de justesse dans l’esprit pour transporter par la pensée * le pied sur la toise, et voir combien de fois il y est^ contenu est celui qui en ce point a l’esprit le plus juste et juge le mieux ».

1. Autrement en surcharge; en dessous : Aussi Vauteur.

2. Après distinguer, on lit : si Von a un barré.

3. De la sensation ajouté dans l’interligne.

4. Cette note, écrite d’une encre beaucoup plus noire et brillante que les autres, a été ajoutée à une seconde lecture. Aussi se trouve-t-elle placée au bas de la page, les marges étant déjà occupées.

5. f7ne ajouté dans l’interligne ; en dessous : la barré.

6. Après grande, on lit : de barré.

1. Après différence, on lit : c’est barré. 8. Par la pensée ajouté dans l’interligne, y. Après ej^ on lit : exacte[menl] barré.