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ROUSSEAU CONTRK HELVETIUS. 109

règles -+• fines que celles qu’il avoil lui-même aussi bien observées que Corneillo ».

HoussEAU : « -I- il ne s’agit pas de règles, il s’agit du génie qui trouve les grandes images et les grands sentimens. F’onlenelle auroit pu se croire meilleur juge de tout cela que Corneille, mais non pas aussi bon invcnt(3ur. 11 éloil fait pour sentir le génie de Corneille et ’ non pas pour l’égaler. Si l’auteur ne croit pas qu’un homme puisse sentir la supériorité d’un autre dans son propre genre, assurément il se trompe beaucoup ’.

Moi-même je sens la sienne, quoique je ne sois pas de son sentiment. Je sens qu’il se trompe en homme qui a plus d’esprit que moi. Il n plus de vues et de plus lumineuses, mais les miennes sont plus saines ’, Fénelon l’emportoit sur moi à tous égards; cela est cerlain ».

P. 70. Helvetius : « la femme qui compte le soir avec son cuisinier, se croit aussi estimable qu’un savant -4- ».

HoussEAU : u--eUe Fcsl beaucoup davantage ».

P. 7i. Helvetius : « tous trois, peut-être, [trois praticiens qui sortent de la comédie] s’écrieront à la fois que Corneille est le plus grand génie du monde; cependant, si, pour se décharger du poids importun de l’estime +, l’un d’eux ajoutoit que ce Corneille est à la vérité un grand homme, mais dans un genre frivole... »

Rousseau : «H- le poids de l’estime! Eh dieu! Rien n’est si doux que l’estime, même pour ceux qu’on croit supérieurs à soi ».

P. 75. Helvetius : « empêcher la subdivision d’un peuple en une infi- nité de familles ou de petites sociétés, dont les intérêts, presque tou- jours opposés à l’intérêt public, éteindroient à la fjn dans les âmes toute espèce d’amour pour la patrie ».

Rousseau : « à réf : » (= à réfuter).

P. 79. Helvetius : « On ne peut conserver une vertu toujours forte et pure, sans avoir habituellement présent à l’espril le principe de l’utilité publique, sans avoir une connaissance profonde des véritables intérêts de ce public, par conséquent de la morale et de la politi(iue -f- ».

Rousseau ; souligne tout ce passage, met en face : « à réf : » (^ à réfuter), et commence à écrire : « -+- a. ce compte il n’y a de véri- table.... »; plus tard, il a ajouté : « probité que chez les philo- sophes. Ma foi, ils font fort bien de s’en faire compliment les uns aux autres ».

P. 79, note. Helvetius : « M. de Fontenelle a défini le mensonge : Taire une vérité guon doit. Un homme sort du lit d’une femme, il en rencontre le mari : D’où venez-vous? lui dit celui-ci. Que lui répondre? Lui doit-on alors la vérité*? Aon, dit M. de Fontenelle, parce qu’alors la vérité n’est utile à personne ».

1. El ajouté dans l’interligne; en-dessous : wajj barré.

2. Le reste de la note a été écrit d’une autre encre et ajouté ultérieurement.

3. Après saines, on lit : M barré.