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quelques lettres

Si je me plais à l’étude du droit ? — Couci-couça. Je suis à lire, en guise d’apéritif, ainsi que tu m’as conseillé, « L’Esprit des Lois ». J’ai déjà parcouru Blackstone et dois le revoir. Une fois que je me serai assimilé la matière, je me ferai un devoir — il faut graduer ses connaissances — d’aller au Parlement, entendre délibérer nos législateurs.

Et maintenant, dis-moi donc, dans ta prochaine lettre, en quoi notre Code Civil — je mets des majuscules — est un actif si important de notre bilan national ?

Depuis tant de temps que les discoureurs de Saint-Jean-Baptiste me cornaient les oreilles avec « nos institutions, notre langue et nos lois », j’étais tout curieux d’y regarder de plus près.

Nos institutions, ça va ! Notre langue, très certainement ! Mais nos lois, quès aco ?

Je me demande si la plupart savent ce qu’ils disent et si les autres ne s’emballent pas un tantinet à ce propos, ne s’en font pas, comme on dit. Pour résumer ma pensée, je voudrais bien qu’on m’indiquât l’importance, qu’on dit capitale pour notre race, de notre Code Civil.

Je me rends parfaitement compte que je ne suis qu’un étudiant qui a tout à apprendre et ce que j’en dis vise à provoquer une réponse, une solution, un renseignement qui m’édifient et m’instruisent. Je ne demande, pauvre moi, rien qu’à apprendre en quoi notre Code Civil, droit coutumier français