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Page:Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu, 1862.djvu/13

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nais pas de vie contemporaine, si haut que je la cherche, qui puisse être mise au-dessus de la sienne, encore qu’elle soit défectueuse en fin de compte.

J’ajouterai que c’est là ce qui m’a le plus attaché à cette étude, et que, ce qui m’a paru le mieux mériter un peu d’attention partout en l’état où nous sommes, c’est cette existence si pure et si sereine au milieu de tant d’orages, si détachée en face de tous les attachements les plus vifs et des plus impérieux intérêts. Quand autour de lui tout est, ou bien passion, ou violence, ou persécution, ou peur, Saint-Martin est calme, aimant, sûr, désintéressé : le sage en personne. Et il l’est, non pas de par sa nature, mais de par sa volonté et sa raison.

Cela est toujours beau, et pour nous, aujourd’hui, cela est un peu plus beau que pour d’autres en d’autres circonstances.

Voilà ce qui m’a attaché ; et ce qui m’a fait croire qu’un certain nombre de feuillets sur Saint-Martin pouvaient offrir quelque attrait ou quelque utilité.

J’ai eu des raisons spéciales pour écrire ces pages.

Une rare bonne fortune a fait tomber entre mes mains, dans un voyage à l’étranger, les deux petits volumes manuscrits du traité de dom Martinez, De la Réinté-