Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout ce qui est. C’était là une ambition toute simple ; car la philosophie est naturellement ce qu’il y a de plus élevé dans l’intelligence humaine, et ce qui est le plus élevé domine tout le reste. En philosophie, dominer, c’est expliquer, c’est donner la clef du mystère. M. de Schelling donna-t-il celle de la nature, en expliqua-t-il le jeu merveilleux, la marche et la puissance, la vie et la loi qu’elle suit dans ses magnifiques développements ?

CHAPITRE XIX.
La loi et la vie de la nature.

La nature est l’ordre, le ϰόσμος ;. La nature inorganique elle-même ne doit pas être envisagée comme un chaos. Elle n’offre, dans ses individus, qu’un développement imparfait, cela est vrai ; mais on y trouve une marche générale, parfaitement réglée, universellement sensible. Elle révèle donc une loi et une puissance. Une loi, c’est une idée ; une puissance, c’est une vie. Quelle est la loi et quelle est la vie de la nature ?