Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/116

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Conscience et science, ou pensée et idée, voilà le terme où aboutit ce grand enchaînement de puissances, ce dynamisme de la nature, qui élève successivement l’être ou la matière de la léthargie apparente jusqu’au degré de florescence (il me faut ce mot), où la vie et la conscience, l’être et la science absolue sont une et même chose. Mais ce que le vulgaire appelle être ou matière (substratum des phénomènes) n’est autre chose que cette puissance active de la nature qui se répète elle-même jusqu’à ce qu’elle s’apparaisse enfin dans sa forme la plus pure, et qu’elle aperçoive d’une manière abstraite la loi qui fait tout. Alors elle reconnaît que tout ce qui est n’est que mode ou forme de cette activité ; en un mot, qu’elle-même, la nature active est avec la forme une seule et même chose ; qu’elle agit sous cette forme ; qu’elle est réelle en elle et par elle. Ainsi, les deux antithèses, être et penser, réalité et idée ne sont que les deux pôles d’une seule et même chose. Elles sont identiques dans l’absolu.