Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/134

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en est un peu plus transparente que le texte, et j’ajoute que, pour mon compte, j’en saisis le sens parfaitement, que les idées m’en paraissent aussi vraies que profondes, sauf cet idéalisme objectif qui est jugé dès qu’il est exposé. Mais il faut bien remarquer la manière essentiellement poétique dont M. de Schelling conçoit et tranche les questions de la philosophie. Par exemple, vous voulez savoir ce qui ramènera la philosophie dans le sein de la poésie, sa mère et sa nourrice, assertions qui sont déjà pas mal poétiques : le philosophe vous répond que ce sera la mythologie, ce qui est plus poétique encore. Vous demandez quelle mythologie : ce sera une mythologie future, nouvelle, née à la fin des temps ou à peu près, et qui offrira l’expression d’une génération et non pas l’œuvre d’un seul. Où et comment en espérer l’avénement ? Cela est dans les chances de la destinée humaine. Il n’est rien de plus poétique que tout cela, mais dans tout cela, il n’y a de philosophie qu’en ce sens, qu’on apprend aux penseurs eux-mêmes que