Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

philosophes, ni les théologiens. Et c’est là absolument ce qui arrive à la philosophie de la révélation de M. de Schelling. Philosophe avant tout, il abdique un peu la philosophie pour flatter un peu la théologie, et cependant il ne satisfait ni ceux-ci, ni ceux-là.

« Il faut être sincère, dit-il. La sincérité est la première condition de la science. Dès lors il faut ou rejeter la révélation ou convenir qu’elle contient ce que ne contient pas la raison. Et à quoi bon une révélation, si l’esprit humain peut tenir de lui-même ce qu’elle lai donne ? D’ailleurs il n’est rien de plus irrationnel que de vouloir rationaliser et faire comprendre ce qui ne se donne pas pour rationnel, ce qui se déclare lui-même au-dessus de la raison et de ses idées. On ne peut exiger le caractère rationnel que de ce qui se donne peut tel. La révélation n’a pas cette prétention. Elle a la prétention contraire. Elle est au-dessus de la raison autant que Dieu est au-dessus de l’homme. Elle dit elle-même qu’elle dépasse toute intel-