Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/207

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chrétien ; au premier, à cause de ses formes toutes poétiques ; au second, à cause du tissu d’hérésies qu’il y déroule. En effet, dit-on, c’est avec une surprise étrange qu’on y voit le philosophe arrivé aux dernières conclusions, faire jaillir du sein d’un panthéisme longuement construit, les dogmes les plus fondamentaux du christianisme, la chute, la rédemption et la sanctification par le Saint-Esprit, dogmes évangéliques sans doute, mais tout altérés ici par le plus singulier mélange qu’on ait jamais vu de gnosticisme, de mysticisme et de métaphysique. Ce sont surtout les théologiens qui s’élèvent contre la doctrine de M. de Schelling. Pendant longtemps les théologiens d’Allemagne accusèrent les philosophes de vouloir les attirer dans le rationalisme, c’est-à-dire les anéantir comme savants ; car, pour les théologiens, c’est abdiquer que de passer de la révélation à la raison. Ces plaintes étaient fondées. Dans un pays où ce sont les philosophes qui forment les théologiens, l’alliance de la philosophie avec les études