Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

troisième est le fruit de la spéculation, l’enfant de ce besoin d’unité qui tourmente les écoles, ou le produit d’un enthousiasme mystique qui éprouve le désir de s’anéantir dans le sein de l’être des êtres. Le premier, pendant longtemps, a eu peu de partisans ; la majeure partie du genre humain a professé le second ; le troisième n’a jamais eu et ne saurait avoir pour sectateurs que des métaphysiciens et des enthousiastes, deux classes de gens qui peuvent être nombreux, mais qui n’ont jamais été et ne seront jamais en majorité. On dit que le siècle actuel incline pour le panthéisme. C’est un propos qui n’a pas de sens. Quelques écrivains ou quelques docteurs ont parlé et parlent encore de panthéisme, mais il n’y a pas de panthéistes. Le panthéisme mérite cependant de nos jours une attention spéciale, car il y a des gens qui se disent et qui se croient ses partisans.

Le panthéisme, qui admet que tout ce qui existe n’est autre chose que Dieu lui-même, admet aussi que Dieu n’est pas autre chose que ce