Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/284

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volonté de l’homme, que la volonté et la liberté de l’absolu, ou son identité avec l’être absolu ; de telle sorte que d’abord sauvegardées par un principe général, elles risquent bientôt d’être détruites par des faits particuliers En effet, toute espèce de panthéisme détruit la liberté de l’homme comme celle de Dieu. Quel qu’il soit il ne peut expliquer le mal dans l’univers. S’il le déclare réel, il est forcé de le placer dans la substance. S’il le déclare apparent, il le nie et ne l’explique pas. On le sait par Spinosa, qui dit tout simplement que les maux physiques sont des fictions, et qui nie de même le mal moral. « Il n’est pas un mal positif, il n’est qu’un mal négatif, et on ne peut dire qu’abusivement que l’homme pèche contre Dieu. » La théorie du bien et du mal de M. de Schelling ne semble ni plus claire ni meilleure que celle-là. Elle assigne à notre liberté, au degré de liberté qu’elle nous laisse, une double origine, car elle la distingue elle-même en liberté pour le bien et en liberté pour le mal. Noire liberté pour le bien