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Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/31

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C’était alors une des deux capitales de la philosophie allemande. L’autre était Kœnigsberg, où trônait Kant.

Pour un jeune homme de vingt-trois ans, c’était une haute destination que d’être fait le collègue de Fichte ; mais c’était aussi une entreprise téméraire que de prendre place à côté d’un professeur si éminent, et dont la parole était si éclatante. M. de Schelling débuta d’une manière remarquable. En général, les Allemands du midi ont peu de succès dans les écoles du nord. Leur accent est peu gracieux ; leur phrase est trop souvent lourde et traînante. Il est vrai que les savants du Wirtemberg, de l’Autriche et de la Bavière ont, sous ce rapport, une grande supériorité sur ceux de la Suisse ; mais ils sont eux-mêmes, à l’égard de leurs confrères du nord, dans une sensible infériorité. Il y a des exceptions à cette règle. Schiller et Eichhorn, qui furent de la Souabe l’un et l’autre, parlèrent avec talent, mais ce sont là des exemples qu’on cite. Plank, Hegel et un