Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/75

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sophe dont il avait suivi la bannière prenait de liberté pour signaler le faible de la doctrine kantienne, plus il en prit, à son tour, pour montrer l’insuffisance de celle de Fichte. Déduire la réalité d’un point de vue subjectif, et emprunter l’existence de l’univers à l’imagination du moi, vivre dans ce monde sur sa seule garantie, c’était à ses yeux se hasarder singulièrement, se jeter dans un point de vue incomplet, et mettre tout sous un faux jour. C’était d’ailleurs professer un dualisme peu philosophique et trancher tout ce qui est en deux, de manière à n’avoir plus la vérité, ni même l’image de la vérité sur rien, ni dans l’idéalisme qu’on proclamait, ni dans le réalisme qu’on tolérait. Suivant M. de Schelling, il fallait, au contraire, pour avoir la vérité, saisir l’unité. Le dualisme est dans les apparences, disait-il. Dieu et le monde, l’univers et le moi, la matière et l’esprit, le corps et l’âme, les ténèbres et la lumière, cette vie et l’autre. Voilà le dualisme ; mais au premier aspect seulement. Si le dualisme était