Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/88

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plus faciles à formuler qu’un système, en indiquant plus nettement l’idée fondamentale de sa philosophie de la nature. C’est une conception vulgaire, suivant lui, que d’envisager la nature comme une agrégation de choses isolées, de substances mortes en elles-mêmes, et à peine douées de forces qui leur permettent d’agir les unes sur les autres et sur nous. Sans doute, les choses agissent les unes sur les autres, et la nature se compose de parties liées entre elles par une action mutuelle ; mais, dans le sein ou dans l’essence des choses, il n’existe rien de semblable à ce que nous imaginons communément, à ce que nous appelons matière, c’est-à-dire je ne sais quoi d’inerte en soi et d’accidentellement mis enjeu par une influence extérieure. Tout ce qui est chose en soi, tout ce qui est objet ou matière est force et activité. Or toutes les forces et les activités se rencontrent et se contiennent les unes les autres dans l’espace et y produisent les solides qu’on appelle corps. Des degrés inférieurs de cette manière d’être ou de