Page:Matton - Le croyant, 1852.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 29 —

Et ses débris épars flotter sur l’océan !
L’Auteur de l’univers, aux premiers jours du monde,
Déjà vit contre lui lutter l’esprit immonde ;
L’incrédule hurlait parmi ses ennemis :
Depuis, d’autres méchants, sous le faux nom d’amis,
En empruntant du Christ la parole immortelle,
En osant outrager sa morale si belle,
D’une lueur trompeuse éclairant nos chemins,
Tentèrent d’égarer les esprits des humains ;
C’étaient les novateurs, race ardente, haineuse,
Dont retentit encor la voix audacieuse.
lis disent que le riche est un envahisseur,
Que le meilleur des rois est un vil oppresseur ;
Pour savourer à l’aise un plaisir plus facile,
Des époux outragés ils ont souillé l’asile,
Et, niant du pouvoir la sainte autorité,
Ils ont donné ton nom, aimable Liberté,
À la licence obscène, et d’une main hardie,
Dans l’Europe éplorée ils sèment l’incendie.


Séparateur


Liberté ! Liberté ! tes purs adorateurs
Se sont voilé la face en voyant tant d’horreurs ;
Ils ne prononcent plus, ô sainte enchanteresse,
Noble fille du ciel, ton nom qu’avec tristesse !
D’un affreux despotisme on accusait les grands ;
Les peuples, aujourd’hui, ne sont-ils pas tyrans ?
Ils se livrent partout à leurs instincts sauvages,
Et des bords du Danube aux célèbres rivages
Que le Tibre immortel arrose de ses eaux,
Jamais nous ne voyons leurs poignards en repos !


Séparateur


Il est une contrée où l’orange odorante
Étale ses fruits d’or dans la plaine riante ;
La fleur n’y craint jamais le souffle des autans ;
Il règne en ces vallons un éternel printemps.
Ce climat fortuné, c’est l’antique Italie,
C’est la terre des arts, par le ciel embellie !