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Page:Matton - Le croyant, 1852.djvu/78

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Alors, en s’élançant vers la blanche falaise
Où vos mères déjà pleuraient sur votre mort,
L’équipage sauvé rentre joyeux au port,
Et va se prosterner à l’autel de Marie !

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La sœur des exilés, leur compagne chérie,
Celle qui nous soutient au milieu des malheurs,
L’Espérance en tous lieux sait calmer nos douleurs
En versant sur nos maux un bienfaisant dictame ;
Frères, à sa douce voix ouvrez, ouvrez votre âme :
Vous verrez s’embellir vos sentiers ici-bas ;
La rose du bonheur éclôra sous vos pas ;
En Éden enchanteur la terre transformée,
D’ombrages et de fleurs sera partout semée !
Venez vous ranimer au foyer de la foi !
Si de notre Jésus vous connaissiez la loi,
Ah ! si vous compreniez son aimable langage,
Vous sentiriez en vous un céleste courage
Qui de vos passions dompterait la fureur !
Daigne les inspirer, je t’en prie, ô Seigneur !
À leurs yeux dévoilés fais briller ta lumière !
Comme l’encens, vers toi fais monter ma prière !

Si, dans cet âge dur, ce n’était le Croyant,
Qui supplîrait le Ciel ? serait-ce le méchant ?
Le méchant !… il nous dit que ton astre se voile,
Et qu’un autre soleil fait pâlir ton étoile,
Ô Christ ! à ce propos notre cœur ne croit pas ;
Nous voulons t’adorer jusqu’au jour du trépas !
Qu’il blasphème ton nom, raille de tes exemples ;
Pour l’autel du veau d’or qu’il délaisse tes temples ;
À l’abri des remords dont l’accable ta loi,
Céleste Rédempteur, qu’il vive loin de toi :
Pour nous, en déplorant son aveugle démence,
Nous voulons en toi seul mettre notre espérance !

La foi, la charité, la liberté, les mœurs,
Le bonheur et la paix, tout périt si tu meurs ;