Page:Maturin - Bertram, trad. Taylor et Nodier, 1821.djvu/154

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de ce lieu sacré. Cependant quelque chose d’horrible trouble mes esprits ; une sombre pensée me poursuit.

Ier. Religieux

Quelle pensée, ô mon père !

Le Prieur.

Aujourd’hui, devant cette tombe, comme je n’étois ni endormi ni éveillé, mais les sens absorbés dans la méditation et la prière, une vision horrible s’empara de mon ame. Je rêvois… je rêvois qu’élevé au sommet de ces montagnes rembrunies, où lutte par accès la clarté de la lune avec les ténèbres de la nuit, un loup tigré déchiroit un lion abattu, et il y avoit près de là une lionne qui pleuroit le lion. J’ignore ce que cela peut signifier ; mais, au milieu de mon assoupissement, je priois l’esprit de Dieu de me délivrer de ce rêve, et j’ai été réveillé par mes cris.