Page:Maturin - Bertram, trad. Taylor et Nodier, 1821.djvu/185

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Donne-moi mon mari ; donne-moi mon enfant ; donne-moi aussi à moi-même ! On dit que je suis folle, et pourtant je te connois bien. Regarde-moi. On voudroit lier ces membres épuisés…. Moi, je ne demande que la mort… la mort par ta main… Cette main-là sait bien donner la mort, et cependant tu ne veux pas me la donner !

Bertram la regarde fixement puis ; il s’élance vers le Prieur, et tombe à ses yeux.

Qui a inventé cela ? Où sont les tortures que j’espérois ? Ne suis-je pas abattu maintenant ? ne suis-je pas humilié sous vos pieds ?

(Il s’agite en rampant aux pieds du Prieur ; ensuite il se tourne vers les Chevaliers.)

N’y a-t-il pas de malédiction qui flétrisse éternellement un nom d’homme ? n’y a-t-il point de malédiction pour moi ? n’y a-t-il pas de main pour percer le cœur d’un soldat ? n’y a-t-il point de pied pour rompre les vertèbres du cou d’un assassin ?