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MELMOTH.

Le temps était froid et triste ; d’épais nuages annonçaient que la pluie d’automne qui tombait serait de longue durée. Ils se succédaient avec promptitude, et Melmoth, appuyé sur la fenêtre délâbrée que chaque coup de vent faisait mouvoir, n’apercevait au loin que la perspective la plus triste, le jardin d’un avare. Des murs en ruine, des allées couvertes d’herbe, des arbres dépouillés et rabougris, des chardons et des orties, remplacent partout les fleurs du parterre : c’était la verdure du cimetière, le jardin de la mort.

S’il quittait la fenêtre pour regarder la chambre, la chambre n’offrait pas un aspect plus consolant. La boiserie était noircie par la malpropreté et rem-