Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 1.djvu/96

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on donna une grande fête dans cette même salle boisée où vous avez passé, et dont l’aspect vous a paru si triste. Ce jour-là, on y avait tendu une riche tapisserie représentant les exploits du Cid. Les figures étaient si bien travaillées, qu’on les eût cru vivantes. À l’extrémité supérieure de la salle, et sous un magnifique dais, était assise la jeune épouse, dona Inès, à côté de sa mère, dona Isabelle de Cardoza, l’une et l’autre sur de riches almohadas. Le marié était en face, et quoiqu’ils ne se parlassent pas, leurs regards furtifs, leurs regards qui rougissaient, s’il est permis de s’exprimer ainsi, se communiquaient mutuellement le délicieux secret de leur bon-