Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/13

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cents domestiques, fut au désespoir. Le duc de Monçada, que je n’avais vu qu’une fois, venait de mourir. On enleva partout les tapisseries des murs. Tous les appartemens se remplirent d’ecclésiastiques. Mes surveillans me négligèrent, et j’errai dans les chambres spacieuses. J’arrivai enfin dans une pièce, et je soulevai par hasard un rideau de velours noir, qui m’offrit un spectacle, dont malgré ma jeunesse je fus extrêmement frappé. Mon père et ma mère, tous deux vêtus de noir, étaient assis à côté du lit, où je crus voir mon grand-père endormi, mais son sommeil était très-profond. Mon frère était aussi là ; il avait un habit de deuil qu’il paraissait porter à regret