Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 2.djvu/99

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fut conduit et inspiré par lui. Ce fut lui qui nous fit tenir séparés pendant notre enfance, de peur que la nature ne fît échouer ses projets. Ce fut lui qui m’éleva dans des sentimens d’une implacable animosité contre vous. Quand ma mère balançait, il lui rappelait son vœu, qu’elle avait eu l’imprudence de lui confier. Quand mon père murmurait, il faisait tonner dans ses oreilles la honte attachée à la faute de ma mère, les tristes suites des discussions domestiques, les mots affreux d’imposture, de parjure, de sacrilége, et le ressentiment de l’Église. Jugez du caractère de cet homme, quand vous saurez qu’encore enfant, il me confia le secret de la faute de ma mère, afin de s’assurer dès-lors