Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

blance avec des prières adressées à l’ange des ténèbres, qu’éperdu d’horreur, je le suppliai de cesser. Il se tut, et pendant une demi-heure environ, aucun de nous ne prononça une parole. Nous nous couchâmes par terre comme deux chiens épuisés d’une longue chasse et qui ne peuvent plus poursuivre le gibier qu’ils sont cependant sur le point d’atteindre. Nous n’osions nous adresser la parole, car nos discours n’auraient servi qu’à augmenter réciproquement notre désespoir. Une des sensations les plus horribles qu’il y ait, est peut-être cette espèce de crainte que les autres partagent et dont nous n’osons parler même à ceux qui la connaissent de peur de l’augmenter. La soif qui me