Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/210

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travailler moi-même, je ne demandai pas mieux que de leur en abandonner le soin. »

— « Le salut, au prix de la trahison et du meurtre ? »

— « La trahison et le meurtre ! ce sont là de grands mots. Parlez plutôt raison. N’est-ce pas votre trahison qui a été la plus vile ? Vous avez voulu rompre des vœux que vous aviez prononcés devant Dieu et les hommes. Vous avez éloigné votre frère de ses devoirs envers ses parens et les vôtres ; vous avez participé aux intrigues qu’il a ourdies contre la sainteté d’une institution monastique, et c’est vous qui osez parler de trahison ! N’avez-vous pas aussi, avec une dureté de conscience sans exemple,